CIRCUIT
Centre d’art contemporain
9, av. de Montchoisi
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Delphine COINDET, CIRCXUIT, Olivier BABIN, Inner Gas Serie, Liliana GASSIOT, dessins

Delphine COINDET
Olivier BABIN
Liliana GASSIOT

Olivier Babin, Inner Gas Serie

Inner Gas Serie, la pièce qui donne son titre à l’exposition, est à la fois un hommage et un détournement d’une œuvre célèbre de l’artiste américain Robert Barry, intitulée Inert Gas Serie (From a Measured Quantity to Indefinite Expansion). En 1969, Barry lâcha 0,60 mètre cube d’hélium dans le désert de Mojave en Californie. Par la suite, il renouvela l’opération avec de l’argon, du krypton, du néon et du xénon ; tous ces gaz appartenant à la famille des gaz inertes (appelés encore « gaz rares ») dont les particularités sont d’être incolores et inodores, de n’avoir aucune action sur les corps avec lesquels ils entrent en contact, d’exister en quantités infinitésimales dans l’atmosphère, et d’être utilisés pour différentes sortes d’éclairages.

En 2004, le jeune artiste français Olivier Babin rejoue la pièce de Barry. Celui-ci fut un des pionniers de la « dématérialisation » de l’art dans les années 60 et de fait, nombre de ses pièces sont hantées par le vide ou le néant. Olivier Babin part à sa rencontre en redonnant de façon très ténue, symbolique, une certaine visibilité, une certaine matérialité à l’état gazeux, et en le restituant de surcroît à l’intérieur d’un espace artistique. Le résultat est une série de mots en néon ultra blanc (les noms des cinq gaz inertes) accrochés à 2,5 mètres du sol. Seules sources de lumière dans l’espace, qui reste totalement vide par ailleurs, les néons de Babin clignotent lentement, semblant respirer comme de tranquilles fantômes.
Si trahison il y a, elle est douce et belle.


Delphine Coindet, CIRCXUIT

A première vue, l’œuvre sculpturale de Delphine Coindet semble bien paradoxale. La filiation pourraît aller de Richard Artschwager à Philippe King en passant par Anne Truitt. Cet héritage au sens large serait alors un minimalisme qui se voudrait non-orthodoxe. Elle dessine un monde où Judd se retrouve au royaume de Shrek(1), et où l’espace de Chapi Chapo(2) est campé de meubles Memphis ?

La perception de son travail est toujours étrange. L’artiste manifeste une forte attention portée à la forme - matière, assemblage, couleur - pour un résultat frôlant pourtant le trompe l’œil voir le piège. En outre, les multiples détails confèrent une forte dimension générique aux sculptures. Le spectateur est ainsi invité conjointement à une expérience physique et à une manifestation de signes surgies de notre mémoire collective.

Sans constituer l’unique étape préparatoire, la conception est assistée d’un ordinateur. On comprend alors pourquoi les volumes autant physiques soient-ils sont “imagés” (au sens littéral du terme). “Technologiques”, on peut alors s’interroger sur le rapport que ces sculptures entretiennent avec l’Histoire ?

Comme on l’a vu, l’œuvre de Delphine Coindet procède par différences. D’une part, la conception digitale hante le résultat artisanal. D’autre part, l’histoire et le temps de réception renvoyés dos à dos révèlent des durées spécifiques. L’histoire des formes contraste avec le moment d’observation et favorise l’émergence de narrations projetées à la surface de l’œuvre. Delphine Coindet semble donc élaborer ce que l’on pourrait appeler une “sculpture de l’écart”.

Julien Fronsacq

(1) Réalisateur Andrew Adamson, Dreamworks, 2001.
(2) Chapi Chapo, dessin animé télévisuel consistant en l’animation de figures en pâte à modeler. Auteurs / réalisateurs : Stefani Lonati et Italo Bettiol, première diffusion en France en 1974.

Inédite l’exposition de Delphine Coindet l’est à plus d’un titre. Il s’agit de la première monographie de l’artiste en Suisse. En outre, elle est articulée en deux volets distincts et successifs. Le premier volet, constitué d’œuvres récentes et anciennes aura lieu à Circuit. Le second, à Forde, consiste en une production spécifique.

Nous remercions La galerie Michel Rein et son équipe, sans qui l’exposition n’aurait pu voir le jour.


Liliana Gassiot, dessins

Liliana Gassiot explore diverses techniques ( peinture, sculpture, …) en mettant l’accent ces dernières années sur le dessin et la broderie. Sa production se construit par séries. Les 41 dessins à l’encre, présentés à circuit, ont été réalisés en 1998 et sont montrés pour la première fois dans leur quasi totalité.
Ces formes, dont l’analogie aux organes féminins est évidente, révèlent un univers lointain, archaïque. Bien que faisant partie d’une série, chaque dessin est autonome, car il crée une architecture fluide, virtuelle mais plausible, à chaque fois renouvelée par une logique et une énergie interne. Comme dans la « blob architecture » (générée par ordinateur), l’espace est ici définit par des courbes; la forme surgit et n’existe que pour elle-même, par elle-même.

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